Crime de Silence et Crime de Tapage

Raconter, décrire, analyser un panorama n'est pas une tâche simple. Si le point d'observation qu' on choisit conditionne, dès le début, toutes les approches, les techniques de représentation employées ne restent pas, elles non plus, sans eifet sur la perception qu' on en aura. Encore, l'attention peut être dirigée vers l'ensemble du paysage, ou bien attirée vers tel détail ou tel autre de l'image, qui, à son tour, change en continuation, etc.

Ces réflexions banales s'imposent néanmoins lorsqu'on a à traiter l'historiographie contemporaine d'un pays, et encore plus lorsque ce pays est l'Afghanistan d'aujourd'hui. La première conclusion qui en dérive est la difficulté, sinon l'impossibilité, d'arriver à une objectivité quelconque dans la description, dans l'examen, dans le jugement. D'autant plus que les problématiques soulevées sont liées à un autre point décisif, c'est à dire la vision de l'observateur lui même (qui, lui aussi, représente une partie du paysage). Son interprétation de la réalité ne se réduit pas à un simple processus mécanique car elle dépend de la culture, de la Weltanschauung (vision du monde!) du sujet. C'est pour cela qu'on peut affirmer tout d'abord qu'il n'y a pas une lecture de la réalité afghane, mais seulement plusieurs tentatives de lecture de differentes réalités afghanes, qui, toutes, représentent un coin de la vérité globale.